Les microalgues sont des organismes photosynthétiques de très petite taille (quelques millièmes de millimètres), unicellulaires ou formant des colonies de quelques cellules. Elles sont bien connues dans le plancton des océans, lacs et rivières, mais elles se développent aussi dans tous types de milieux exposés à la lumière: les sols, la neige, la glace… Grâce à la photosynthèse elles capturent le CO2 lorsqu’elles sont exposées à la lumière, ce qui en fait des organismes pionnier capable de conquérir les milieux terrestres et servir de nourriture à toute une variété d’organismes. Malgré ce rôle vital, contribuant à former le socle des écosystèmes, les microalgues qui peuplent les milieux terrestres sont encore méconnues. Elles sont impactées par le changement climatique, favorisées par l’accroissement du CO2 dans l’atmosphère, et il est attendu que cela déstabilise les écosystèmes, mais aussi accélère certains effets négatifs sur certains environnements, en particulier les glaciers. Nous manquons toutefois de connaissances scientifiques fondamentales sur ces espèces, pour pouvoir comprendre leur rôle dans l’évolution accélérée des milieux de montagne.
ALPALGA est un projet collaboratif unique en Europe, associant sur le site de Grenoble des scientifiques de plusieurs disciplines, des biologistes, des écologues et des glaciologues pour étudier les microalgues qui peuplent les écosystèmes de 1000 à 3000 mètres d’altitude, où elles ont été quasiment inexplorées, les montagnes Alpines.
Les microalgues nous sont parfois visibles lorsqu’elles se multiplient au point de verdir une pièce d’eau, le tronc humide d’un arbre, ou la surface sèche d’un rocher.
Dans la neige, les microalgues peuvent colorer la surface en vert, mais le plus souvent elles se chargent de pigments qui les protègent des fortes luminosités, ce qui teinte la surface neigeuse en rouge ou en orange. L’apparition de « neiges rouges », déjà connues dans l’Antiquité, semble de plus en plus fréquente aux hautes altitudes, ainsi que dans les régions Arctiques et Antarctiques.
Mais où sont les microalgues lorsque nous ne les voyons pas, d’où viennent-elles ? Où partent-elles lorsque la neige a fondu ?
C’est une mission ambitieuse, impliquant cinq laboratoires grenoblois, avec le soutien de l’Agence Nationale de Recherche et de la Kilian Jornet Foundation.